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Le manifeste

Dans la gueule du lobbying

Greenlobby, c’est l’aboutissement de la trajectoire d’une combattante qui travaille depuis 30 ans au service de la justice écologique.

C’est pendant ses études d’économie qu’elle choisit de s’investir pour remettre l’économie au service du vivant. Des couloirs du Parlement aux cabinets ministériels, en passant par ceux de la Commission européenne à ceux de la Ville de Paris, Valérie Gramond y a découvert le dessous des lois.

Des espaces du pouvoir où l’on croise des lobbyistes avec leur carte d’entrée pour aller directement dans les bureaux des députés, où l’on comprend que le rapport de force se joue réellement derrière les portes matelassées qui abritent les réunions interministérielles. Ces zones d’ombre où se marchandent les intérêts des plus puissants au détriment des plus vertueux. Où la voix des grands groupes portée par des millions d’euros étouffe celle des acteurs qui portent le changement.

Mais ce qu’elle explore, c’est aussi la réalité des Conseils d’Administration des grandes entreprises, cet entre-soi où les décisions vont contre toute attente à l’encontre de la rationalité économique. Au travers de son parcours au sein d’une multinationale, Valérie révèle le court-termisme de la gouvernance et les œillères de certains dirigeants, des combats entre les services. À travers de nombreux exemples vécus durant ce parcours, le regard de Valérie éclaire les ressorts de ce système profondément anti-démocratique mais aussi ce que c’est que d’être une femme dans ces espaces sociaux où le patriarcat est roi.

Changer la loi : une urgence ?

Au cœur de l’action de Greenlobby et de son équipe, une idée prospère et guide notre action. La loi doit enfin cadrer notre économie pour tenir compte des limites planétaires. Une loi qui donne de la prévisibilité pour stimuler les acteurs qui investissent dans les innovations sociales, économiques et technologiques au service de la bifurcation écologique. Une loi qui rende ses lettres de noblesse à la définition première de l’économie : l’allocation optimale de ressources qui se raréfient, qu’elles soient humaines ou naturelles et plus seulement financières.

Pour ne prendre qu’un exemple, nous avons rendu obligatoire l’utilisation des produits issus du commerce équitable dans la restauration collective (universités, maisons de retraites, entreprises..). Un des rares amendements adoptés par 6 des 8 groupes parlementaires avec un avis favorable du gouvernement pendant la loi climat grâce à une stratégie de lobbying. Cet amendement a permis à des dizaines de producteurs de légumineuses, de fruits et légumes et de céréales d’alimenter les cantines publiques et privées de leurs territoires. Une démarche qui permet aux habitant.es de manger plus sainement, sans intermédiaire et à bon prix et aux producteur.ices d’être mieux rémunéré.es en garantissant leurs revenus en accédant à un marché de plusieurs milliards.

En changeant la loi, nous portons la voix d’entreprises qui produisent de l’énergie renouvelable tout en restaurant la fertilité des sols et la biodiversité. Nous permettons aussi aux entreprises du BTP de développer des solutions concrètes pour moins bétonner nos villes et développer les innovations qui participent à la création d’îlots de fraîcheur face à la canicule ou à la récupération des eaux de pluie pour diminuer la consommation d’eau potable dans les sanitaires. Et ce n’est que le début !

Demain la loi accompagnera ceux qui portent des solutions plus sobres et remettent l’humain au cœur de leur projet. Les piliers des bifurcations alimentaires, énergétiques et écologiques à venir. La loi a le pouvoir de nous faire passer de la société de surconsommation à la société de la modération. Produire et consommer moins, mieux, autrement. Pour une loi changée, ce sont des milliers d’acteurs vertueux qui se développent et la généralisation de bonnes pratiques. Ce que ce manifeste explore, ce sont toutes ces possibilités offertes si notre approche se développe.

Un indispensable “Commis d’office” !

Ce que nous défendons grâce à ce manifeste c’est surtout la perspective d’une nouvelle forme de lobbying : le lobbying commis d’office. Une approche qui entend aller à la racine du déséquilibre structurel politique, médiatique et communicationnel existant entre tous les acteurs. Nous le savons, la loi n’est rien d’autre que l’expression de ce déséquilibre puisqu’elle porte les intérêts de ceux qui arrivent jusqu’à l’oreille des décideurs.

La majorité des acteurs économiques n’ont pas cette opportunité ni les moyens financiers pour porter cette voix. Notre vision du lobbying, c’est donc celle où l’on ne choisit plus ses clients en fonction de leurs carnets de chèque mais de leurs valeurs et du projet qu’ils portent. Un lobbying qui fait de ces acteurs les interlocuteurs privilégiés des personnes qui changent la loi. Mais ce lobbying doit aussi s’adresser à ceux qui veulent faire entendre leur voix dans les conseils d’administration où règne le court-termisme et parfois le climatoscepticisme. A l’image du travail de Valérie dans une multinationale de la chimie, nous devons aussi faire évoluer les consciences et porter la voix des plus ambitieux dans ces espaces de pouvoir.

Ce manifeste est donc celui du constat qui nous invite à agir pour une autre approche qui s’oppose à celle des cabinets qui défendent les acteurs les plus polluants et les plus néfastes pour notre société. C’est un appel à toutes celles et ceux qui voudraient contribuer à la démocratisation des intérêts dans la prise de décision.

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